Semi-marathon de Paris 2012 grand cru

A.S.O aime bien communiquer sur le semi-marathon et le marathon de Paris en utilisant l’image de la prise de la Bastille. Les deux courses passent en effet chacune à deux reprises par cette célèbre place où se presse à chaque fois une foule impressionnante venue aussi bien encourager les premiers que les derniers. Comme un signe, c’est précisément sur le quai du métro Bastille que j’ai retrouvé mes compères Greg et Salvio, sur le chemin du château de Vincennes. Comme nous l’avions annoncé les jours précédents, nos références très proches sur 21.1 kilomètres et nos niveaux actuels liaient de facto nos destins sur cette 20ème édition du semi-marathon de Paris. Et je crois que cette idée nous enchantait.

C’est devenu un rituel, l’avant course d’une telle épreuve de masse s’avère à chaque fois l’occasion de joyeuses retrouvailles. A peine arrivés sur l’esplanade du château, nous retrouvons Florent et Victor. Puis nous nous rendons au point de rendez-vous convenu, où Laurent et Paul ne tardent pas à nous rejoindre. Je salue le sympathique Adrien des étoiles du 8ème, qui court à domicile.Les forces vives de la runnosphère sont également très présentes. Sandrunning, Giao, Noostromo et Jean-Pierre, l’instigateur de ce rendez-vous sont là. Nous retrouverons plus tard Grégo dans le sas de départ, puis Mathes pendant la course. Du beau monde ! Et de belles ambitions chronométriques pour chacun.

Mais trêve de galéjades, il y a tout de même un semi-marathon à courir ! Au milieu de 25000 concurrents, chacun rejoint son sas de départ après un court échauffement, une vingtaine de minutes avant que le départ ne soit donné.

Pour Salvio, Greg et moi, l’objectif est clair. Faire mieux que nos 1h29’xx » de l’an passé. Et tendre vers une performance finale quasi idéale de 1h25′. L’affaire n’est pas entendue à l’avance. Pourtant, compte-tenu de mes résultats depuis de le début de l’année et de mes dernières sensations lors de mes séances de VMA, je sais que je suis devenu familier avec l’allure de 4’/km que je suis désormais capable d’emmener sur une heure, comme récemment à l’occasion des foulées charentonnaises.

Le pari ambitieux (mais pas insensé) du jour consiste à imaginer tenir cette allure sur un semi-marathon. Pourtant, j’envisage plutôt de partir sur les bases de 4’05 » à 4’10 ». C’est même ce que j’annonce à Salvio et Greg. Seulement voilà, dès lors que le coup de feu du départ retentit, comme à chaque fois, toutes les bonnes résolutions et autres prudentes intentions se retrouvent prestement jetées aux oubliettes. Le premier kilomètre est l’occasion d’évacuer un stress finalement très présent qui me donne même l’impression que les concurrents du sas rouge partent pour un footing. Il ressemble à un vrai slalom pendant lequel notre trio cherche à garder une bonne cohésion et s’achève en 4’02 ». Le décor est planté. Greg imprime une allure élevée, supérieure aux prévisions. Mais tout le monde suit.

J’ai le sentiment que Greg prend à ma place ce risque qui m’effrayait tant. Je me sens alors finalement libéré et capable de l’assumer mais je m’inquiète un peu pour lui qui démarre sa saison de compétition avec cette course et après avoir traversé récemment un épisode grippal. Aucun de nous ne prend cependant l’initiative de temporiser, même sur quelques centaines de mètres. Au contraire, les sept premiers kilomètres défilent à une allure folle jusqu’au pied de la côte de la rue Taine.

Dans l’ascension de cette rue, Greg commence à lâcher un peu de terrain, Salvio est toujours là. Quant à moi, je prends enfin mes responsabilités, quitte à le payer plus tard. Je me cale sur un bon 15 km/h avec la ferme intention de le tenir le plus longtemps possible. Une fois la côte avalée, j’embraye rapidement vers Bastille et enfile les kilomètres à un rythme effréné. Peu de temps avant (ou après, le souvenir n’est pas très précis) le passage de l’arche matérialisant les 10 premiers kilomètres de course, Mathes nous rejoint par l’arrière en nous saluant. Ça fait plaisir de le voir là à ce stade de la course. Il me paraît en forme et nous parcourons quelques bons hectomètres tous les deux jusqu’à la rue de Rivoli avant qu’il ne coince un peu.

Je me retrouve esseulé après le second passage de la Bastille mais je tiens toujours cette allure incroyable, même dans la remontée de la rue de Reuilly, avant de basculer dans le long faux plat descendant de l’avenue Daumesnil. Il reste moins de quatre kilomètres avant l’arrivée, c’est money time ! C’est surtout le moment d’exploiter ses dernières ressources pour passer par dessus le boulevard périphérique. Avec la modification du parcours qui nous fait contourner le parc zoologique de Paris, ce sont trois bons kilomètres qui nous attendent encore quand nous pénétrons dans le bois de Vincennes.

Je coince quelque peu sur le vingtième et dois m’employer assez fermement sur le dernier kilomètre pour relancer une ultime fois et terminer sans regret. Au passage de la ligne d’arrivée j’ai le temps de jeter un regard incrédule sur le chronomètre officiel qui affiche à peine plus d’1h25’.

Il me reste assez de lucidité pour comprendre que je termine donc en 1h24’ et quelques secondes du fait du nouveau système de vagues au départ. Un coup d’œil sur ma montre que je stoppe machinalement me le confirme. Elle se fige sur 1h24’37’’. Je suis impressionné d’avoir bouclé cette course à plus de 15km/h en la maîtrisant de bout en bout avec une fois de plus énormément de plaisir. Je file très vite me changer en savourant ce nouveau record. Salvio et Mathes ne tardent pas à me rejoindre, Greg est juste derrière. Son départ rapide aurait pu lui coûter cher. Il limite au final admirablement les ‘dégâts’ en moins d’1h28’ avec un nouveau record à la clé.

Mais c’est à Florent, le (grand) petit nouveau de la runnosphère que revient la palme d’or du chrono. Il vient d’achever son premier semi-marathon en à peine plus d’1h20’ et je ne doute pas qu’il est largement perfectible. Ce ne sont donc pas moins de 5 blogueurs de la Runnosphère qui termine ce 20ème semi-marathon de Paris en moins d’1h30 !

Les résultats de la runnosphère :

Florent 1h20’14 »
Mathes 1h25’38 »
Salvio 1h25’44 »
Greg 1h27’57 »
Noostromo 1h34’49 »
Grego 1h34’51 »
Sandrunning 1h35’57 »
Jean-Pierre en mode sortie longue 1h35’57 »
Giao 1h37’17 »

39 réflexions sur “Semi-marathon de Paris 2012 grand cru

  1. Un récit très détaillé de ton ascension vers les sommets. Par contre tu aurais pu me rajouter dans la liste des finishers de la runnosphère ? Bon d’accord, le dossard n’étais pas à mon nom et j’avais annoncé un mode footing allure marathon.

    1. Désolé JP, j’avais pas bien compris que tu avais un ‘vrai’ dossard et que ton temps était chronométré officiellement. Je t’ai ajouté au tableau.

  2. Un très très beau récit qui nous replonge directement dans cette matinée d’hier. Avec cette progression de 4mn en 4mn, l’an prochain, tu joueras toi aussi les 1h20 :) . C’est tout ce que je te souhaite

  3. Quel récit encore une fois passionnant !
    Et quel chrono malgré le craquage du 20ième. Tu t’es arrêté aux wc ? ;)
    1h24! Ça a l’air si facile…

    1. Merci ! T’as vu ça, le bug du 20ème ! Pas compris pourquoi l’allure baissait dans cette portion ultra plate. Heureusement que je ne me suis pas endormi sinon les 1h24 me filaient sous le nez :)

  4. Trop fort ! Bravo Philippe ! De mon coté, ca a commencé à capoter vers le 17eme kilomètre, ca a été très dur de me relancer, je te voyais au loin, tu avais l’air vraiment bien ! Ça augure de très bonnes choses pour l’Ecotrail ! Un Très grand BRAVO à toute la Runnosphere ! RDV a reuil !!

    1. Merci ! Je me suis vraiment appliqué à vivre cette course km après km. À chaque fois que la montre bipait je jetais un coup d’oeil au dernier split et je m’évertuais à le reproduire sur celui d’après. Maintenant il est temps que je file m’imprégner de tes récits en prévision de dans 3 semaines :)

    1. Eh oh monsieur strongman, merci de rester poli :) mais merci bien du compliment. Et bonne suite de prepa marathon ;)

  5. Très beau récit !
    Encore une fois, bravo pour ce chrono que tu sembles avoir fait tomber avec facilité. Le 20e km, c’est aussi là que j’ai eu mon petit coup de moins bien.
    Et quelle régularité dans ta course. Impressionnant !!
    BRAVO !!!

    1. Merci. Le mystère du zoo reste entier alors…enfin pas tant que ça, la petite bosse de la porte dorée est quand même éprouvante à ce moment de la course !

  6. J’arrive après la guerre, mais vous avez mangé des mulebars à l’antilope avant la course ? Ca plaisante plus du tout là… surtout avec la régularité des temps de passage et un super lièvre qui s’est sacrifié pour mettre ses amis en orbite pour exploser le chrono… on dit « merci Greg ! » ?

    1. C’est vrai que ça pourrait un peu faire penser à ça. Si j’ai l’occase de renvoyer l’ascenseur ce sera avec plaisir…

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