Le pistard de la Cipale

Les foulées du 12èmeLe trotteur d’Auteuil est mort (oui on abat les chevaux de course). Vive le pistard de la Cipale ! Ou comment un dossard épinglé sur un maillot vous empêche contre vents (il y en eut) et marées (pas d’océan à l’horizon) de courir sans enfoncer la pédale d’accélérateur et de se faire mal. A fortiori lorsqu’il s’agit de celui de la Runnosphère

Ce dimanche, tandis que l’Equipe et A.S.O. faisaient courir des milliers de pigeons coureurs parisiens sur mes routes d’entrainement (mes rues devrais-je dire) pour un prix ne défiant que très peu de concurrence, je me suis présenté pour la première fois au départ des foulées du 12ème. Alléché par un parcours a priori très roulant et une arrivée dans le vélodrome municipal Jacques Anquetil, la fameuse « Cipale », sorte d’anneau magique où furent organisées des éprevues olympiques au début du 20ème siècle puis quelques arrivées du tour de France à la grande époque du cannibale Eddy Merckx. Le décor était planté. Amoureux de la petite reine, j’avais cette ferme intention d’y faire honneur et d’arriver à ce 19 juin au sommet de ma condition physique pour faire tomber la barre des 39 minutes sur 10 kilomètres approchée de seulement 6 secondes le 1er mai dernier sur l’hippodrome d’Auteuil. Sur la lancée de cette performance qui constituait mon nouveau record sur la distance j’avais d’ailleurs allègrement enchainé les séances de fractionné, un exercice auquel j’ai pris goût, et de seuil, fort d’un moral et d’un mental croissants sans cesse.

Vélodrome de la Cipale

Malheureusement, si le jeudi 2 juin fut celui de l’ascencion, il fut pour moi celui d’une descente vers les affres d’une nouvelle blessure dont j’ignorais alors la futilité ou bien la gravité. Une douleur au genou que j’identifiais dans un premier temps comme un banal début d’un truc en « ite » dont repos et glace viendraient rapidement à bout. Que nenni, après 10 jours de coupure et la disparition de toute douleur, un jogging de quelques kilomètres dans les rues de Barcelone suffit à réveiller le mal. De retour à Paris, je me précipitais chez mon ostéo qui détectait illico que l’articulation de mon genou avait perdu une partie de ses capacités de rotation autour de l’axe vertical. Sans parler de mon bassin qui nécessitait un nouveau rééquilibrage. Le lien entre les deux n’étant pas trivial. Quelques manipulations plus tard, le genou « libéré » j’avais le feu vert pour m’aligner au départ des foulées du 12ème pour une course prudente et non la chasse au record prévue initialement. Mais on ne se refait pas…

Dimanche matin, alors que Giao et Maya s’apprêtent à prendre le départ de la course de l’Equipe, que Julien s’apprête à récolter les fruits d’un plan parfaitement maîtrisé aux foulées suresnoises et que Sébastien coache Madame pour ses grands débuts sur cette même course, je débarque sur la célèbre avenue de Gravelle sans ambition particulière, ce qui finalement fera peut être la différence. L’ambiance est conviviale, l’organisation efficace. On nous annonce sur la ligne de départ que 900 coureurs ont répondu présents. Fait presque surprenant, je me retrouve sans le moindre compère de la runnosphère pour me tenir compagnie en attendant le coup de feu du starter. Une première depuis que notre petite communauté a vu le jour.

Le parcours consiste en trois boucles qui s’entremêlent pour aboutir dans le vélodrome. Il semble parfaitement mesuré et les balises kilométriques sont très visibles et idéalement placées.

Le parcours

L’absence de temps puce au départ m’incite à bien me placer dans l’unique sas de départ. Une bonne idée sachant qu’un léger étranglement – ainsi que des poteaux qui provoqueront des chutes si j’en crois les cris entendus derrière moi – intervient 150 mètres après le départ. Comme à chaque fois le départ très rapide du peloton entraîne la masse des coureurs et il devient presque dangereux de ne pas suivre le rythme (!) Le premier kilomètre est ainsi couvert en 3’42 ». Je le digère bien. Mon genou aussi. S’en suivent trois kilomètres très réguliers et un passage au 5ème en 19’07 » affichées sur un gros chronomètre positionné là par l’organisation.

Allures

Les allures

Je suis à ce moment là encore dans de très bonnes dispositions et commence à entrevoir une nouvelle possibilité de « sub 40′ « . Mais je manque de rythme et je sens la zone rouge toute proche. C’est après le passage de 6ème kilomètre que je commence réellement à faiblir mais je décide de m’accrocher à mon compagnon de course du jour. Par ailleurs je ne reçois toujours aucun signal d’alerte de mon genou droit (il préférera crier quelques heures après la course…).

Je maintiens toutefois mon allure à moins de 4 minutes par kilomètre. Le neuvième est un chemin de croix comme nous les aimons tous… Le dizième n’est pas moins dur mais il contient le cadeau bonus ! L’entrée dans le vélodrome et le sprint final sur l’une des deux lignes droites. A 18 km/h la vitesse était sans doute trop faible pour avoir la prétention d’emprunter les virages relevés de la piste. Avec une course bien plus régulière que celle de Planet Jogging mais pas forcément meilleure si on tient compte des faux plats montants de cette dernière, je suis logiquement récompensé par un joli 38’53 » qui devient ma nouvelle marque de référence. L’histoire ne dit pas si cette coupure forcée de 15 jours m’a été préjudiciable ou bien si elle m’a permis de récupérer un peu de fraîcheur après un mois de mai un peu chargé. Quoiqu’il en soit le genou est très douloureux ce matin et il va falloir réfléchir intelligemment à la suite des événements…

Résultat officiel

21 réflexions sur “Le pistard de la Cipale

  1. Bravo bravo et ouille ouille ! Effectivement les articulations peuvent se réveiller « après », dans mon cas je guette jusqu’au 2è et 3è jour après un effort conséquent. Bonne récup’ !

  2. Bravo pour ton «personnal best». J’espère que tu n’as pas aggravé ta blessure. Quand tu auras le feu vert de nouveau, laisse l’intensité de côté pour un mois. De simples jogging relax…

  3. c’est un sacré chrono quand même !
    Peut-être qu’en réglant ton « métronome » vers 3’50 au lieu de 3’48 – 3’42 tu pourrais finir plus fort ?
    Il y a aussi surement un équilibre (pas facile à trouver…) pour la dernière semaine entre ne rien faire du tout et courir normalement.
    il faut que je revalide l’hypothèse, mais peut-être qu’un petit jogging et un peu de vo2 en piscine semble pas mal ;)

    1. En préparant cette course c’était exactement le plan que je voulais adopter : 10 x 3’50 » = 38’20 ». Au final j’en suis loin parce que je paie une première moitié de course encore trop rapide pour moi. Mais j’accumule l’expérience. En attendant je vais aller nager :)

  4. Le repos semble avoir été profitable car ainsi tu as signé ton meilleur chrono sans avoir trop fatigué ton genou. Bon, il n’a guère apprécié l’effort que tu lui as fait subir durant la course et il te le fait comprendre.
    Je sais que tu sauras le consoler afin qu’il s’apaise à nouveau ! ;-)
    Bonne récup’ et prenez bien soin l’un de l’autre.

  5. Belle performance et le chrono continue de chuter sur les parcours de 10k. Profites-en parce que, malheureusement, ce n’est pas éternel ! Les prochaines secondes économisées sont les plus durement gagnées…

  6. Comme la cavalerie j’arrive bien après la bataille des com’ et je vais plussoyer les félicitations pour être passé sous les 39. Comme quoi le repos et l’absence de pression (à priori…) peuvent aider :-) Repose toi bien!

    1. Merci Sébastien. Les 2 facteurs que tu cites associés au travail effectué en mai auront accouché de ce chrono. Je termine le mois de juin avec 15 km au compteur en faisant abstraction de cette course et je le vis pas bien :) Mais ça semble aller mieux…

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