Il faudra sans doute du temps à la Tunisie pour retrouver le tourisme florissant qu’elle affichait dans les années 2000. Il y a encore à peine quelques années, la Tunisie était l’une des destinations privilégiées des français en mal de plage et de soleil.
Secteur affecté depuis la révolution tunisienne de 2011, le tourisme du pays a subi le coup de grâce avec les tragiques événements survenus en 2015. C’est l’économie tunisienne dans son ensemble qui subit de plein fouet les effets dévastateurs des attentats à répétition. Et par ricochet, la population, pourtant très accueillante de ce pays, paie un lourd tribut à ce contexte particulièrement tendu.
Lorsque l’on m’a proposé de venir participer à la huitième édition des foulées du Mégara, je n’ai pas hésité longtemps à accepter l’invitation. Une occasion de découvrir un pays que je n’ai jamais visité couplée à la possibilité de prendre part à ma première compétition sur le sol africain ne se refuse pas. Et puis dans Tunisie il y a unis.
C’est donc un quatuor de blogueurs renforcé par un correspondant de Running Mag et emmené par Jean-Pierre qui a joué parfaitement son rôle d’intermédiaire entre l’organisateur de la course, l’office du tourisme tunisien et les blogueurs invités qui a été accueilli dans les meilleures conditions pour un week-end de Pâques en terre maghrébine.
La première partie du séjour, consacrée à la découverte de quelques sites historiques et touristiques malheureusement aujourd’hui presque désertés, est passionnante. La région de Tunis regorge de trésors archéologiques et architecturaux.
Le soir à l’hôtel, nous passons une partie de la soirée avec Riadh Ben Zazia, le sympathique organisateur de l’épreuve, qui nous raconte la génèse des foulées du Mégara (lisez ici comment il a maintenu l’édition 2015, quelques jours seulement après l’attentat du musée du Bardo) depuis 2008 jusqu’à aujourd’hui et qui sont devenues un événement sportif incontournable de la région.
Il nous remet à cette occasion nos dossards pour le semi-marathon de la Marsa. Une course de cinq kilomètres baptisée la Marsoise complète le programme des foulées du Mégara. Cette huitième édition est marquée par l’arrivée des puces de chronométrage, de l’entreprise française chronosphères, embarquées dans les dossards. Pour cette raison, et pour la première fois, l’inscription à la course est payante. Il faut s’acquitter de l’équivalent de 1,5 euros pour obtenir son dossard. La Marsoise, non chronométrée, reste gratuite pour tous.
La course
Nous savons que le parcours n’est pas des plus plats et nous connaissons son dernier tiers pour l’avoir emprunté en voiture avant de prendre part à la course. Huit jours à peine après avoir consenti de gros efforts sur l’écotrail de Paris, je ne suis évidemment pas venu établir une grosse performance. Les conditions relativement chaudes pour des parisiens à peine sortis de l’hiver ne nous faciliteront pas la tâche.
L’ambiance locale, festive et dépaysante avant le départ donné à 9 heures est plaisante. L’autre nouveauté pour 2016 est l’apparition de meneurs d’allure équipés de ballons de baudruche sur lesquels figurent les cibles chronométriques.
Le départ est donné avec quelques minutes de retard après l’hymne national repris en choeur par une partie des coureurs et un court briefing du prestataire de chronométrage qui explique l’innovation du jour aux concurrents.
Je m’élance à l’assaut des 21 kilomètres du parcours en compagnie de Greg que je retrouve en pleine possession de ses moyens, une semaine après son écotrail parisien difficile. Jean-Pierre et Lionel, fier représentant de Jolie Foulée, ne sont pas très loin derrière.
C’est presque amusant de voir tous ces coureurs vaillants mais a priori peu expérimentés et parfois équipés avec les moyens du bord partir très vite sur les premiers kilomètres et coincer rapidement. Je me laisse prendre au jeu et malgré la promesse que je m’étais faite de me tenir tranquille, nous évoluons à une vitesse qui avoisine les 15km/h sur un début de parcours pourtant en montée irrégulière sur les quatre premiers kilomètres.
Nous passons au pied de la mosquée de Carthage puis redescendons vers un premier ravitaillement situé au cinquième kilomètre avant d’attaquer une longue ligne droite de plusieurs kilomètres sous une chaleur qui commence à se faire sentir.
J’annonce à Greg, qui règle un tempo particulièrement constant et légèrement supérieur à 14km/h, que si je vais plus vite je vais le payer rapidement. Il décide de maintenir cette allure pour pouvoir bien négocier le final exigeant. Nous dépassons quelques coureurs avant que cette interminable ligne droite prenne fin vers le 14ème kilomètre, au moment où nous passons sur un tapis de chronométrage et rejoignons la portion de parcours que nous connaissons. C’est à cet instant que je perds le contact avec Greg et que mon allure faiblit.
Je décide de ne pas en rajouter et me règle sur une allure qui me permet d’évoluer presque confortablement. Quelques coureurs reviennent sur moi avant d’entamer une dernière partie de course aux allures de montagnes russes. Le dénivelé positif final approche les 140 mètres.
Je suis interpellé à deux reprises par des coureurs locaux qui me souhaitent la bienvenue dans leur pays et qui me félicitent pour mon effort. Je les remercie et leur retourne le message. Brice, en délicatesse avec son dos et venu en reportage photos pour Running Mag à défaut de courir, ne rate pas mon passage en bas de la belle descente, à trois kilomètres de l’arrivée. J’ai rarement eu l’air aussi détendu en course que sur ses photos.
Le final, même s’il est pénible alors que j’ai légèrement levé le pied, est agréable et offre quelques jolis points de vue sur la mer en contrebas. J’évolue à 12km/h lorsque la route s’élève et à peine plus de 14km/h lorsqu’elle redescend. Et je m’applique à profiter de cette belle ferveur populaire qui règne sur les côtés de la route lors des 200 derniers mètres. Je termine autour de la 50ème place avec un temps légèrement inférieur à 1h29′. Le vainqueur est un coureur tunisien qui boucle ce semi-marathon exigeant en moins de 1h05′ ! 785 coureurs, de nationalités multiples, sont affichés dans le classement de la course pour un petit millier d’inscrits annoncés.
À peine la ligne d’arrivée franchie, je succède à Greg, qui en a terminé environ deux minutes avant moi, au micro d’une chaine de télévision tunisienne, pour faire part de mes réactions à chaud, alors que Jean-Pierre et Lionel produisent à leur tour et dans un même élan leur dernier effort.
Nous profitons du franc soleil et de la belle ambiance qui plane sur la Marsa, cette ville de la banlieue nord est de Tunis, avant de rejoindre notre hôtel pour achever un séjour qui n’aura pas vraiment connu de fausse note en dehors du fait que j’ai égaré ma médaille de finisher dans l’effervescence de l’après course.
Remerciements :
- Riadh, pour son accueil et son bel investissement dans l’organisation de sa course,
- Nabil, notre pétillant guide touristique tout au long du séjour,
- Brice, pour sa très chouette couverture photo de la course dont le résultat est visible ici et lisible là,
- Jean-Pierre, qui m’a proposé de me joindre au voyage et qui a coordonné le déplacement depuis la France et qui raconte l’expérience par là
le voyage vu par Greg Runner
l’escapade vécue par Lionel l’envoyé très spécial de Jolie Foulée
photo bandeau SantéSportMagazine
C’est toujours très agréable de lire les impressions de coureurs expérimentés sur nos courses locales loin des standards internationaux! Merci d’avoir fait le déplacement!
Merci. A mon sens, la course que j’ai découvert dimanche n’a rien à envier à bon nombre de courses organisées en France. Et bravo pour ton boulot de meneuse d’allure
Merci! À bientôt!
Je suis allé voir les photos de Brice et les participants donne en effet une impression d’ambiance très détendue. Désolé si cela m’a échappé mais tu n’as trop chaud ?
Oui, chaud mais pas trop. J’ai quand même relevé les manches et pris un léger coup de soleil. Environ 23° à l’ombre en milieu de matinée. Un peu plus au soleil après la course. Heureusement ce n’était qu’un semi-marathon en balade :)